Un nouvel hinterland ? Histoire, pratiques et espaces d’agriculture urbaine à Bruxelles

Sources de financement
Innoviris, Prospective Research for Brussels

Cette nouvelle recherche bénéficie d'un financement de la part d'Innoviris (Prospective Research for Brussels-Anticipate) pour une durée de 2 ans, renouvelée pour 2 années supplémentaires (2016-2018). Initialement, la recherche se proposait de réintroduire les notions de subsistance et d’économie complémentaire dans la problématique de l’agriculture urbaine à Bruxelles. Dans quelle mesure l’agriculture permet-elle aux Bruxellois de vivre et de survivre autrement c’est-à-dire en s’appropriant une part d’autonomie tant existentielle qu’économique ? Sur quels terrains, réglementés ou en voie de l’être, contestés ou convoités, les pratiques de subsistance ont-elles lieu ? Et quelles sont ces pratiques exactement ? L’approche combine différentes disciplines, dont la sociologie et l’histoire, afin d’amener le récit de pratiques et d’expériences interpellantes, d’aujourd’hui et du passé. Ces récits font l’objet d’une publication Terres cultivées : Récits de Bruxelles qui paraîtra en mai ou en septembre 2017 (calendrier est en cours de négociation) auprès des Éditions de l’Éclat. Il s’agit d’une maison d’édition qui publie de nombreux essais politiques nourris par la philosophie et les recherches en sciences sociales (cf. Constellations, Contrées, Comment habiter la terre, etc). Voici un extrait de la maquette : Nous avons pris le parti de ne pas parler de potagers, ni d’agriculture urbaine, mais de « terres cultivées » et, à travers ce prisme, de redéfinir les enjeux. La question n’est pas tant de savoir si ces cultures nourriront la ville, si elles sensibiliseront les urbains, si elles sont oui ou non vouées à l’éphémère, si elles valent plus ou moins qu’une autre fonction urbanistique (même s’il sera question de tout cela, aussi), mais de saisir en quoi les pratiques de la terre fabriquent d’ores et déjà une autre ville dans les interstices de la ville. Sur les terres cultivées se déploie un monde particulier où des cultivateurs tentent de tourner la page de la Révolution Verte et des « Trente Désastreuses »; où le vivant c’est-à-dire les plantes mais aussi les sols, les déblais, les polluants, les semences et les engrais, tracent l’échelle et la portée de l’action; où les échanges monnayés et les épreuves de laboratoire deviennent parties prenantes des réseaux d’affinités; où la précarité des terres se jauge à l’aune de la densité de ces réseaux incarnés; et où, finalement, l’engagement et l’activisme politiques deviennent une affaire de connexions et d’attachements aux lieux habités et pratiqués. Concrètement, la première moitié de 2016 a été consacrée à la finalisation des enquêtes de terrain et d’archives ainsi qu’à l’organisation du troisième module du séminaire “Écologies urbaines” (cf troisième axe). La deuxième moitié de 2016 a été consacrée à la rédaction du livre pré-cité.