Processus de stigmatisation et discriminations des personnes vivant avec le VIH/sida en Belgique

Promoteur.trice.s
Sources de financement
Communauté Française

Lors de cette recherche, plusieurs axes de recherche ont été menés conjointement.
 

Discriminations des personnes vivant avec le VIH

L’enquête quantitative sur les conditions de vie des personnes séropositives en Belgique francophone (Charlotte Pezeril, 2012) a montré la persistance des discriminations liées au VIH, du point de vue des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) en particulier dans les domaines de l’accès aux assurances, des soins de santé et, dans une moindre mesure, de la vie professionnelle. Elle rend également compte d’une faible connaissance des lois par les personnes concernées et d’une faible réactivité en cas de discrimination supposée ou avérée. Cette enquête ne permet toutefois pas de comprendre les contextes précis de discrimination, ni l’impact sur les victimes d’un traitement différentiel. L’Observatoire du sida et des sexualités a donc voulu mieux connaître d’une part, les situations de discrimination et l’expérience vécue par les personnes estimant avoir été discriminées et d’autre part, les dispositifs institutionnels permettant de recevoir et d’accompagner les plaintes pour discrimination liée au VIH.

En Belgique, l’institution principale de gestion des plaintes pour discrimination est Unia, anciennement le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme. C’est pourquoi cette enquête s’est concentrée sur les plaintes pour discrimination liée au VIH/sida déposées à Unia de 2003, année de la première loi anti-discrimination (dite loi AD), à 2014.
L’année 2016 a été consacrée à la rédaction du rapport de cette recherche (qui sera finalisé en décembre) et la rédaction d’un résumé (30 pages) qui pourra faire l’objet d’une plus grande diffusion.
 

Corps et VIH

Ce volet interroge le rapport au corps séropositif : comment est-il appréhendé, compris, vécu par les personnes vivant avec le VIH et celles qui les entourent ? Tout d’abord, nous avons commencé par interroger les liens entre les « innovations médicales » (que sont le dépistage, la mesure de la charge virale et les traitements anti-rétroviraux efficaces) et le rapport individuel et collectif à la pathologie. Nous avons ensuite spécifiquement travaillé la question du genre : dans quelle mesure les hommes et les femmes perçoivent différemment le virus ? Quelles en sont les implications en termes de politique de prévention ? Comment les approches féministes (essentiellement anglo-saxonne) ont-elles pu éclairer les liens entre corps social et corps biologique ?
 

Pénalisation de la transmission du VIH

Entamé en 2010, ce volet a acquis une autre dimension à partir de mai 2011 et de l’ouverture d’un procès à Huy pour transmission sexuelle du VIH. Après avoir touché la France et d’autres pays européens, la pénalisation de la transmission arrive en Belgique et se solde, le 7 juin 2011, par une condamnation de trois ans (dont 2/3 de sursis) sous la qualification d’« administration volontaire de substances qui sont de nature à donner la mort ou à altérer gravement la santé ». L’observation du procès et des entretiens réalisés avec les avocats et le Procureur du Roi ont permis de mieux comprendre le processus pénal et son inscription dans une dynamique plus générale de responsabilisation et de surveillance des personnes diagnostiquées.